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D’où vient ce besoin de tout contrôler?

 Christophe Itier

le contrôle fait partie de notre vie, nous cherchons à nous contrôler, contrôler nos instincts, nos émotions, notre mental, ou cherchons à contrôler l’autre,( ses instincts, ses émotions, son mental). Ce faisant nous vivons constamment en tension, car perdre le contrôle nous fait très peur, d’où une vigilance constante à ne pas le perdre.
Le contrôle est gouverné par la peur, peur de perdre ce que nous avons, nos biens, nos êtres aimés, notre statut, notre renommé, notre vie.Vivre dans la peur nous oblige à garder le contrôle

Cette tension constante a pour effet de détourner notre flux vital et de le pervertir. Notre énergie de vie, le lung chez les tibétains, le chi chez les chinois, le prana chez les hindoues, ne fonctionne correctement que quand nous sommes en paix, détendu, si la tension en nous est forte, ce flux va prendre des canaux énergétiques inappropriés et crée des dysfonctionnements au niveau psychique puis physique.

Les maladies mentales comme la paranoïa, la schizophrénie, la dépression, la perversion, les psychoses proviennent de ce dysfonctionnement. Il est observable que plus une personne est en contrôle, plus elle développe ces types de maladies. Les dictatures quelles qu’elles soient sont dirigées par des psychopathes paranoïdes, car pour garder une dictature en place, il faut maintenir une pression incroyable, il en est de même pour des gouvernements oligarchiques.

Dans les couples on retrouve le même mécanisme, les personnes qui veulent garder le contrôle sur l’autre, deviennent jaloux tyranniques, manipulateurs, paranoïdes, pervers, ou dépressifs s il n’y parviennent pas. Ceux qui veulent garder le contrôle sur eux, n’échappent pas non plus à la règle, ils deviennent tyranniques envers les diverses autres sous personnalités qui le composent.

Je le répète, le besoin de contrôler est très souvent à l’origine des maladies psychiques, ces maladies ont pour caractéristiques que le malade, enfermé dans sa réalité, se pense sain, d’où sa difficulté d’en prendre conscience et de lâcher prise.

Une des vérité universelle est que la vie par nature est mouvement, il n y a jamais d’arrêt dans la vie, sans cesse en re-création, elle suit un cycle immuable de transformation, la soi disant mort n’est qu’un passage vers une renaissance. Vouloir stopper ce mouvement est impossible, sinon au prix d’énormes efforts qui en fin de compte ne feront que ralentir le processus.

Nous, humains, notamment depuis l’ère industrielle, cherchons sans cesse à contrôler ce processus au lieu de se laisser porter par lui. Notre identification au choses impermanentes en est la principale cause.
Nous sommes identifiés à des objets ou situations impermanentes que nous voulons par ignorance garder figés, permanentes, d’où notre profond mal être.

Si nous réalisons que notre corps, nos désirs, nos pensées, sont impermanents et l’acception réellement, nos peurs disparaîtraient et par ricoché notre besoin de contrôle.

Nous mélangeons inconsciemment la notion de préservation, qui est naturelle, à la notion de fixation,
vouloir préserver une situation, un objet, une personne pour en profiter plus longtemps est une réaction saine et naturelle, mais préserver veut dire: Entretenir dans de bonne condition un objet, un sujet ou une situation, pas l’empêcher de se transformer ou de bouger. Le premier fait appel à l’amour, l’autre à la possession et la peur.

Dans la préservation, nous nous considérons comme des locataires qui entretiennent et aménagent leur lieu de vie pour s’y sentir bien, sachant qu’un jour il faudra sans doute déménager vers un autre lieu, une autre expérience. Nous avons conscience que ce lieu ne nous appartiens pas, qu’il nous est prêté ou loué, et nous en prenons soin, nous ne sommes propriétaires de rien.

Il en est de même de notre corps, de notre statut ou de notre situation, ceux ci sont interdépendants de notre environnements. Notre corps peut s’éteindre à tout instant, notre statut changer selon la situation, a vouloir trop transformer notre environnement pour l’adapter à nos peurs, nous le détruisons peu a peu, mettant en péril un juste équilibre vieux de plusieurs millions d’années, nous condamnant par la même occasion.

Ce manque d’adaptation lié à la peur de perdre est la cause de tout nos maux.
Notre philosophie de fixation, nous fait créer un environnement inhumain, nous sommes d’ailleurs en train de créer des être inhumains (robot), un société inhumaine, un corps inhumain (immortel), au nom de la peur de ce mouvement naturel qu’incarne la nature, nous sommes en train de devenir inhumain et nous appelons cela le progrès.Le progrès de la technologie oui, mais pas de l’humain.

Être humain veut dire, avoir des comportements d’humains, pas d’animaux instinctifs ou de machines sans sentiments. Être humain nécessite de ressentir de l’empathie, de l’amour pour soi et les autres, de ressentir un sentiment d’unité et de paix intérieure, d’être sans jugement, nous en somme loin.

Nous sommes passé de l’humain animal à l’humain machine, l’humain humain, n’est pas encore d’actualité, il est présent parmi nous à travers le comportement d’une minorité de personne mais pas encore sur le plan sociétal. Pour y arriver nous devons renoncer au contrôle et remplacer ce dernier par l’accueil de ce qui est.

J’entends déjà certains dire:« mais si nous faisons cela c’est la porte ouverte à tous nos instincts primaires, cela va être le chaos, l’anarchie»
A ceux la je pose la question: la répression de nos instincts primaires, a telle conduit notre être à plus de liberté d’épanouissement, d’amour, de bien être? A voir notre monde, il n’en donne pas l’expression.
Pour moi les excès que l’on peut voir dans nos sociétés ne sont que les conséquences de toutes ces répressions, les besoins naturels ne pouvant s’exprimer librement, ils se sont pervertis, y rajouter encore plus de contrôle ne fera qu’amplifier ces perversions et engendrer davantage de violence.

Si au contraire nous accueillons nos besoins primaires avec amour, sans jugements, en les dirigeant intelligemment, ces derniers une fois rassasié ne nous générons nullement et l’énergie de vie circulera normalement en nous.
Sachant que nos besoins primaires sont avant tout un besoin d’amour, de sécurité et de création, si nous nous donnons cela, très rapidement, nous atteindrons un niveau exceptionnel de sagesse.

Le problème est que nous nous sommes tellement éloigné du naturel, nous sommes si perverti que paradoxalement, il nous est impossible de retrouver cet état naturel sans un certain contrôle. Nos frustrations sont trop grandes, il faut les accompagner petit à petit, ce qui nécessite un certain contrôle de soi.

Ce dernier doit être mesuré, adapté, pour être abandonné quand l’état naturel est retrouvé
cet état naturel doit être bien défini, réfléchi, car la plupart d’entre nous ignore ce qu’il est, un réapprentissage est nécessaire, et nous sommes bien peu à l’éprouver au quotidien. Ce ne sera pas facile, mais c’est notre seule planche de salut, l’autre nous conduit à notre perte d’être humain.

Certes il n’est pas interdit de devenir autre chose, mais c’est à chacun de décider et non de suivre la volonté de certains, fussent ils nombreux et c’est aujourd’hui que nous devons le faire, tant que nous avons encore le choix.

Christophe ITIER
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Christophe I

Auteur depuis:  05/03/2020

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