chargeur
Distance en (Kilomètres) 27
thn

l’Ennéagramme décrit neuf types assis autour d’une table ronde, comportant neuf niveaux. De par son placement spatial, chaque type perçoit une vision particulière de la réalité à travers ses sens. Chacun est certain que ce qu’il perçoit est la réalité. Maintenant, imaginons que toutes les heures, chaque type se décale d’une chaise sur les neuf niveaux. Au bout de 81 heures, ils auront fait neuf fois le tour de la table et vu l’ensemble des réalités.

Ayant expérimenté le point de vue de chacun, ils leurs devient impossible d’entrer en conflit avec quiconque, ou d’affirmer que leur vision personnelle est plus juste que celle des autres.

Ils comprennent ainsi que les informations qu’ils perçoivent à chaque instant par leurs sens dépendent de leur placement dans l’espace. Ils réalisent que, pour percevoir exactement la même chose qu’eux, il faudrait qu’une personne habite le même corps/espace, qu’elle ait vécu à la seconde près les mêmes événements, à partir du même point de vue, ce qui est impossible.

En réalisant cela, chacun laisse l’autre libre de penser ce qu’il veut tant qu’il n’impose pas son point de vue, et comprend qu’il est impossible de juger quelqu’un à partir de son point de vue.

Nous sommes sept milliards sur Terre, sept milliards de chaises à essayer. C’est effrayant. Heureusement pour nous, grâce à nos conditionnements, nous pouvons réduire ces sept milliards à neuf chaises sur neuf niveaux, en nous rappelant toutefois que ces chaises sont plutôt grandes et qu’elles peuvent contenir pas mal de personnes, mais vous avez compris l’idée.

Nous sommes tous uniques, ce qui sous-entend que chaque instant est unique.

Quand nous voyons un beau décor pour la première fois ou quelque chose de nouveau, nous sommes émerveillés. Nous le sommes moins la deuxième fois. La dixième fois, cela ne nous fait plus rien. Nous nous sommes habitués, nos sens ne perçoivent plus les milliards de petites différences qui font que, chaque fois, le décor est différent. Nous ne percevons que les gros titres. Pourquoi ?

Parce que notre cerveau se met en mode veille quand il ne se sent pas en danger. Il économise son énergie et projette sur la réalité une image mémorielle. Nous ne percevons presque rien de la réalité. Nous vivons la plupart du temps dans une réalité que notre cerveau projette à partir de ses données mémorielles. Voilà pourquoi nous sommes si peu émerveillés. Ceux qui ont la chance de l’être souvent sont des personnes hypersensibles, qui n’ont pas pris l’option « veille ». Ceux-là perçoivent chaque instant et chaque personne comme uniques.

L’autre raison est que nous comparons constamment un moment à un autre. Nous comparons les moments agréables et désagréables, cherchant continuellement à éviter les seconds.

Le petit enfant, lui, ne compare pas. Il n’a pas de mémoire à long terme. Tout est nouveau pour lui, une expérience reste une expérience. Mais avec le temps, à force d’être comparé à son frère, à sa sœur ou à d’autres enfants (tu es plus intelligent, moins rapide, plus fort, plus joli), l’enfant, pour être aimé, va faire de même : il va juger, comparer, se juger, se comparer, mais se comparer à quoi ? À ce qui est conforme, à ce que le pouvoir dominant juge conforme, à ce que la culture, la religion, la famille jugent conforme.

L’esprit de groupe, par nature, s’oppose à l’esprit individuel, car le groupe, pour exister en tant qu’entité, doit gommer une partie de chaque individu pour ne garder que la partie qui les lie.

Plus le groupe est grand, plus le consensus est large et limitant, et moins les individus s’y retrouvent.

Chaque groupe a ses propres critères de beauté, d’intelligence, de richesse, etc. Mettez des 9 au pouvoir, ou des 8 : pensez-vous vraiment que les critères seront les mêmes ? La majorité du temps, les critères des types dominants ont été dictés aux autres. Ce n’est pas nouveau. Trouver un consensus est difficile. Cela n’est possible que parmi une population de types de niveaux haut, ce qui n’existe pas dans notre monde.

 

Nos sociétés ont établi des modèles auxquels nous nous conformons pour nous sentir acceptés par le groupe, pour être tranquilles, mais en faisant cela, nous tuons ce qui fait notre singularité, et par cela même notre joie d’exister.

Avatar

Christophe I

Auteur depuis:  05/03/2020

© 2003 - 2020 Destination Mieux être | Tous droits réservés.